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N° 5
Mars 2003
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AU-DELA 
DES APPARENCES

Si la politique de M. Sarkozy a bénéficié au plan national d'un indécent soutien, nous ne doutons pas un seul instant que les mesures annoncées par Guy Malandain, lors de sa mise au point sur la situation de la SEM SATRA n'obtiennent localement le même résultat.

Pourtant, parce qu'elles ne s'attaquent pas  aux véritables causes (pauvreté et exclusion pour l'une, désengagement de l'état à l'égard du logement social pour l'autre) ces deux politiques s'avéreront à moyen et long terme plus néfastes que bénéfiques.

Si nous qualifions de progressiste et d'avant-gardiste la décision des élus municipaux de 1985 d'acquérir, faut-il le rappeler pour sauver de l'abandon et de la ghettoïsation le patrimoine HLM du Nouveau Foyer, nous est-il possible de baptiser autrement que réactionnaire l'intention de vendre tout ou partie de ce patrimoine ?

Recourir à la vente, c'est faire le jeu des fossoyeurs du secteur public, c'est amputer la collectivité territoriale, présente et à venir, de la possibilité d'honorer dans les meilleures conditions ce droit proclamé qu'est le DROIT AU LOGEMENT.

Prétendre également qu'un repreneur ayant une qualité de gestionnaire acquise grâce aux lois du marché peut régulariser la situation financière de la SEM, c'est laisser entendre que les difficultés financières recensées sont essentiellement dues au fait d'une mauvaise gestion. 

Si une partie de la population l'ignore, Monsieur le Maire, lui, le sait parfaitement : l’opération de rachat du patrimoine avait été autorisée par Roger Quillot ministre socialiste du logement à cette époque. Qu’elle ait eu un coût, on ne peut le nier, mais comment reprocher à la précédente municipalité d’avoir fait des dépenses pour améliorer le bien-être de plus d’un tiers de ses habitants ?

Les subventions de l’Etat (PALULOS) permettant d’obtenir les emprunts nécessaires au financement des travaux prévus en cinq tranches étaient programmées sur 5 ans. A la différence d’un office HLM, la ville pouvait bénéficier du remboursement de la TVA sur travaux. Propriétaire, la ville prenait le contrôle de l’attribution de la totalité des logements avec la volonté de rétablir la mixité sociale. 

Tout aurait pu donner satisfaction si les ministres de l’époque, en décidant un nouvel étalement des subventions en baisse sur une quinzaine d’années et en supprimant la possibilité pour la ville de récupérer la TVA (loi de Finances rectificative pour 1993 et décret du 27.07.1994) n’avaient créé un déséquilibre financier interdisant la poursuite des travaux de réhabilitation, bloquant la relocation et entraînant de façon durable le déficit de gestion reproché ignominieusement à la SEM. 

Dédouaner l’Etat et faire de la SEM le seul coupable idéal dont on doit se débarrasser restera certainement dans la mémoire locale comme le plus grand déni de justice que cette ville aura subi après le traumatisme de la RN 10 et le non prolongement de l’A 12.

Alors, est-il juste de mettre fin aux activités de la SEM ? Au contraire, ne serait-il pas plus judicieux de profiter de l'expérience acquise et de transformer cette structure en une véritable entreprise démocratique et citoyenne en ouvrant le Conseil d'Administration aux Trappistes, aux associations de locataires, aux associations humanitaires, aux associations de prévention, etc… Ne serait-il pas plus judicieux de s'engager résolument sur la voie d'une vraie politique solidaire et de gérer le logement comme un droit à satisfaire et non comme une marchandise réservée aux seuls les plus offrants.
Remettre au centre des préoccupations municipales la volonté de préserver la dignité de chaque habitant, en évitant qu'à la faveur de la crise immobilière qui s'accroît et de la pénurie de logements qui l'accompagne, les requins de la finance et les adeptes du plan comptable ne remplissent leurs coffres-forts et n'équilibrent leurs bilans qu'en remettant sur le marché des appartements décemment inhabitables (risques de travaux non effectués, d’augmentation des loyers …).

Ceci n’est pas contraire à l’activation en cours de projets antérieurs de construction de logements individuels et de petits immeubles, mais ce texte veut faire litière des insinuations et imprécisions qui jalonnent les textes et discours de nos édiles actuels.

Claude Fressonnet/Bernard Hugo maire honoraire de Trappes
 


 
 
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